(Extrait des Clés pour le judo de Jérémie.)
Le koshiki no kata (古式の形 « formes antiques »), aussi appelé Kitō ryū jūjutsu no kata (起倒流柔術の形 « formes du jūjutsu de l’école Kitō », l’un des deux styles pratiqués par Jigorō Kanō avant la création du jūdō dont ce kata provient) entretient la connaissance des racines du jūdō. C’était le kata préféré de Jigorō Kanō. Une branche du Kitō ryū avait conservé une réminiscence du travail en yoroi (armures de samurai), bien que ces armures ne soient plus vraiment utilisées depuis longtemps. Pour comprendre les attaques de ce kata, il faut imaginer que les partenaires en sont équipés. Comme le jū no kata et l’itsutsu no kata, il éveille aussi le pratiquant à la recherche du sens esthétique. On dit parfois que le gokyō représente le tai, le koshiki no kata le gi et l’itsutsu no kata le shin du jūdō.
Les noms des techniques sont métaphoriques.
La partie omote (« face visible, endroit, recto ») est une démonstration explicite, tori décompose les techniques pour laisser le temps à uke de comprendre ce qui se passe et de réagir. Les techniques sont exécutées de façon à mettre en évidence et comprendre les principes à l’œuvre, notamment l’étude de la posture et du kuzushi. Ce n’est pas un hasard si la première technique est appelée tai (« corps »). Tout le kata en découle.
Ura (« face cachée, envers, verso ») est une application implicite, l’action de tori est immédiate face à l’attaque d’uke, il ne lui laisse plus de répit. Uke revient à la charge jusqu’à la projection finale. C’est une simulation de combat réel où tout s’enchaîne rapidement, sans faire de pause ni être trop démonstratif. Les principes des techniques ne sont plus mis en évidence, c’est au pratiquant de les saisir.
Omote (表 « face visible »)
- Tai (体 « corps, posture »)
- Yume-no-uchi (夢中 « à l’intérieur d’un rêve »)
- Ryoku-hi (力避 « éviter la force »)
- Mizuguruma (水車 « moulin à eau »)
- Mizunagare (水流 « cours d’eau »)
- Hiki-otoshi (曳落 « abattre en tirant »)
- Ko-daore (虚倒 « chute dans le vide »)
- Uchi-kudaki (打砕 « briser en morceaux »)
- Tani-otoshi (谷落 « chute dans la vallée »)
- Kuruma-daore (ou daoshi) (車倒 « chute de la roue »)
- Shikoro-dori (錣取 « saisie des plaques de l’armure du casque »)
- Shikoro-gaeshi (錣返 « retournement des plaques de l’armure du casque »)
- Yū-dachi (夕立 « averse du soir »)
- Taki-otoshi (滝落 « cascade, chute d’eau »)
Ura (裏 « face cachée »)
- Mi-kudaki (身砕 « briser le corps »)
- Kuruma-gaeshi (車返 « retournement de la roue »)
- Mizu-iri (水入 « entrer dans l’eau »)
- Ryū-setsu (柳雪 « neige sur le saule »)
- Saka-otoshi (坂落 « chute dans la pente »)
- Yuki-ore (雪折 « plier sous le poids de la neige »)
- Iwa-nami (岩波 « vague sur le rocher »)