(Extrait des Clés pour le judo de Jérémie.)
Le jū no kata (柔の形 « formes de l’adaptation ») est destiné à éduquer le corps aux principes premiers du jūdō : adaptation, non-résistance, relâchement, sérénité, harmonie physique et mentale. La respiration a une grande importance. Chaque technique est une suite d’actions-réactions entre uke et tori qui reprennent le dessus tour à tour jusqu’à ce que tori obtienne le contrôle final. Puisqu’il n’y a ni projections, ni saisies des vêtements, il peut être réalisé n’importe où et en n’importe quelle tenue. Il peut être pratiqué en échauffement, en fin d’entraînement comme retour au calme, pour apaiser les tensions et comme méthode d’éducation physique. Comme le koshiki no kata et l’itsutsu no kata, il éveille aussi le pratiquant à la recherche du sens esthétique. Pour toutes ces raisons, Jigorō Kanō conseillait de pratiquer ce kata fondamental dès le début de l’apprentissage du jūdō : « Il est juste de commencer par le jū no kata. […] [C]e kata est l’aspect le plus important du jūdō. » 1 C’est malheureusement rarement le cas aujourd’hui.
Dans le jū no kata, les noms de techniques désignent l’attaque d’uke.
- Dai-ikkyō (第一教 « premier enseignement »)
- Tsukidashi (突出 « tendre la pointe »)
- Kata-oshi (肩押 « poussée à l’épaule »)
- Ryōte-dori (両手取 « saisie des deux mains »)
- Kata-mawashi (肩廻 « tourner les épaules »)
- Ago-oshi (腮押 « poussée à la mâchoire »)
- Dai-nikyō (第二教 « deuxième enseignement »)
- Kiri-oroshi (切下 « coupe descendante »)
- Ryōkata-oshi (両肩押 « poussée aux deux épaules »)
- Naname-uchi (斜打 « coup de taille en biais »)
- Katate-dori (片手取 « saisie d’une seule main »)
- Katate-age (片手挙 « lever une seule main »)
- Dai-sankyō (第三教 « troisième enseignement »)
- Obi-tori (帯取 « saisie de la ceinture »)
- Mune-oshi (胸押 « poussée à la poitrine »)
- Tsuki-age (突上 « coup d’estoc montant »)
- Uchi-oroshi (打下 « coup de taille descendant »)
- Ryōgan-tsuki (両眼突 « percer les deux yeux »)
Cité et traduit par Yves Cadot, Promenades en judo, p. 170.↩