Reigi, l’étiquette

(Extrait des Clés pour le judo de Jérémie.)

武道は礼に始まり、礼に終わる Budō wa rei ni hajimari, rei ni owaru : les budō commencent avec la marque du respect et se terminent avec la marque du respect.

Le salut (rei 礼, « (marque de) respect, courtoisie, gratitude »), présent dans tout budō, est le premier élément du reigi (礼儀) ou reishiki (礼式), « étiquette, savoir-vivre, bonnes manières ». C’est une marque de respect envers l’autre, les règles, le lieu. Au Japon, on s’incline au lieu de se serrer la main. C’est aussi un temps de concentration. Le salut doit être fait correctement, avec calme, contrôle et sincérité. Il y a deux sortes de saluts : le zarei (座礼, « salut assis », c’est-à-dire à genoux), plus formel, se fait au début et à la fin du cours, dans certains kata et quand on travaille au sol ; le ritsurei (立礼, « salut debout ») se fait dans tous les autres cas.

Saluer, c’est remercier l’autre d’être là pour nous aider à progresser et c’est aussi faire la promesse de prendre soin de lui. Il s’agit de faire attention aux autres et à soi-même, d’être respectueux, de s’entraider, de respecter les règles, d’être attentif aux explications et de s’appliquer pour apprendre le mieux possible. Si j’embête quelqu’un, je suis désagréable, je lui fais mal ou pire, si je le blesse, je n’ai pas tenu ma promesse !

Il faut saluer le dōjō à chaque fois qu’on entre et qu’on sort, par respect pour le lieu et son histoire, et saluer le tatami avant de monter dessus et lorsqu’on le quitte, même pour soigner un bobo.

Chaque leçon commence et se termine par au moins un salut entre le professeur et les élèves. Normalement, on salue d’abord le shōmen (正面), lorsque y est affiché le portrait des fondateurs où des maîtres de l’école, en signe d’hommage et de gratitude. 1. Ainsi, les élèves comme le professeur promettent de prendre soin les uns des autres et de respecter les règles du dōjō ; le professeur promet aussi de transmettre la pratique le mieux possible à ses élèves, les élèves promettent de faire de leur mieux. Lorsqu’on arrive en retard, il faut attendre que le professeur ait fini de donner des explications avant de monter sur le tatami, puis aller le saluer. À la fin de la leçon, le salut est une façon de se remercier mutuellement pour ce qu’on a appris les uns des autres (même le professeur dit souvent merci tout haut pour ce qu’il a appris !).

Pour les mêmes raisons, il faut saluer le partenaire ou l’adversaire avec lequel on travaille à chaque exercice.

Le reigi concerne aussi toutes les autres attitudes : respect des autres, du professeur, des consignes, du lieu, hygiène (tenue propre, mains et pieds propres, ongles coupés), politesse, concentration, vigilance…


  1. Dans certains dōjō, comme au Japon, on fait même trois saluts d’affilée : shōmen ni rei (正面に礼), sensei ni rei (先生に礼), otagai ni rei (お互いに礼) : salut au shōmen, salut au professeur, salut entre tous les pratiquants.

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