Passages de grades

Comment se déroule un passage de grade ?

Pour les grades kyū (jusqu’à la ceinture marron), c’est le professeur qui est juge. Le déroulement et les exigences sont donc différents dans chaque dōjō. Pour les grades dan, c’est différent pour le jūdō et l’aikidō :

  • Au jūdō, le programme est conçu par la commission des grades de la fédération, qui organise des jurys. Le candidat est interrogé à huis clos par des juges haut gradés.
  • À l’aikidō, le programme est établi par le conseil des cadres de l’école. L’examen se passe en public à l’occasion d’un stage devant le directeur du Kishinkai et les autres fondateurs de l’école éventuellement présents.

Kyū

Au Kyoryukai, l’examen se passe pendant un cours. Le candidat n’est pas forcément prévenu, il peut être appelé par surprise. L’interrogation se fait sur base du parcours du candidat, ses capacités, ses progrès et son potentiel. Le contenu peut donc varier d’un examen à l’autre. En général, cela comprend :

  1. Tachi waza.
  2. Liaisons debout-sol.
  3. Katame waza.
  4. Défenses au sol, notamment des tentatives de sortie d’osaekomi.
  5. Randori.
  6. Kata.
  7. D’autres choses selon ce que le professeur souhaite observer : ukemi, atemi, suwari waza, buki waza, tandoku renshū, uchikomi, kakari geiko, yakusoku geiko, ippon kumite, faire face à des attaques libres d’uke, combat total à très basse intensité (tous les coups sont permis), taninzugake (faire face à plusieurs adversaires)…
  8. Le candidat est invité, s’il le souhaite, à montrer librement quelque chose auquel l’examinateur n’aurait pas pensé.

Lors de l’interrogation technique, tantôt le candidat est libre de choisir les techniques qu’il veut démontrer, tantôt l’examinateur nomme celles qu’il souhaite voir. Plus on avance en grade, moins l’examinateur laisse de choix et plus les les noms de techniques doivent être connus.

L’accent est mis sur l’application des principes et l’engagement dans l’épreuve plus que sur la parfaite exécution des techniques ou les connaissances encyclopédiques. Des erreurs sont tout à fait normales et donc tolérées. Au cours de l’examen, le professeur donne très souvent des conseils et des corrections. Il peut demander de recommencer une technique pour l’améliorer. Son rôle est toujours de mettre le candidat en valeur et de l’aider à progresser.

Un point auquel on tient beaucoup est que lorsqu’il interroge quelqu’un, le professeur évalue en même temps son propre enseignement : a-t-il réussi à transmettre les principes à son élève ? que doit-il ajuster pour aider son élève à progresser ? les lacunes de l’élève sont-elles dues aux lacunes de l’enseignement ?

Dan jūdō

L’examen se déroule en 4 parties :

  1. L’échauffement, en partie libre et en partie imposé, qui n’est pas évalué mais qui permet au jury d’observer les qualités générales du candidat pour les faire ressortir dans la suite. L’échauffement comprend les ukemi et différentes formes de travail (tandoku renshu, uchikomi , yakusoku geiko…).
  2. Kata.
  3. Tachi waza.
  4. Katame waza.

Il peut y avoir une pause d’une ou deux minutes après chaque partie (sauf l’échauffement), pendant laquelle le jury délibère et le candidat peut récupérer.

L’examen peut être l’occasion d’un échange avec le jury, qui cherche avant tout à observer si le candidat comprend et applique les principes. Les exigences de qualité d’exécution et de connaissance du catalogue sont évidemment de plus en plus grandes à chaque grade.

Dan aikidō

(Cf. https://www.leotamaki.com/2020/01/la-valeur-d-un-dan-grades-et-arts-martiaux-traditionnels.html)

Au Kishinkai, les examens dan comportent 5 étapes pour les shodan et nidan, puis 4 pour les grades suivants.

  1. La première étape est un examen technique classique. L’examiné et son uke réalisent les attaques et techniques demandées. Cette étape n’est plus présente à partir du sandan.
  2. La seconde étape (première à partir de 3e dan) est une présentation libre. Le candidat démontre les techniques qu’il souhaite sur des attaques qu’il a déterminées avec son uke.
  3. L’étape suivante voit l’examiné faire face aux attaques libres d’un uke différent.
  4. Dans la partie suivante, le candidat devient uke et attaque librement un autre pratiquant. Si une opportunité se présente, il retourne la technique qui lui est appliquée.
  5. Enfin, dans l’exercice final, l’examiné fait face à trois uke qui l’attaquent librement.

À chaque grade, un accent est mis sur une partie particulière :

  • Pour le shodan, l’accent est mis sur la compréhension des divers éléments constitutifs de la pratique. Le candidat doit pouvoir démontrer des capacités dans chaque étape de l’examen, gage de compréhension et assurance de progrès dans la durée.
  • Pour le nidan, l’examen technique doit être impeccable et ne souffre quasiment aucune erreur. En effet, à ce stade, le catalogue technique doit être parfaitement intégré. S’il y a des lacunes, le candidat ne peut être reçu car il n’y a plus d’interrogation technique par la suite.
  • Pour le sandan, le candidat doit être capable de faire vivre les techniques dans sa présentation libre. Cela signifie notamment qu’il peut faire fonctionner des mouvements choisis sur un partenaire de son choix et des attaques établies.
  • Pour le yodan, c’est lorsqu’il fait face à un uke qu’il n’a pas choisi et qui l’attaque librement que le candidat doit démontrer son efficacité.